Floating Clouds

Film 1955 | Drammatico 123 min.

Regia di Mikio Naruse. Un film Da vedere 1955 con Hideko Takamine, Masayuki Mori, Mariko Okada, Isao Yamagata, Chieko Nakakita. Cast completo Titolo originale: Ukigumo. Genere Drammatico - Giappone, 1955, durata 123 minuti.

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Ultimo aggiornamento martedì 21 febbraio 2017

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Serge Daney
Serge Daney

On avait raison de dire tant de bien de Naruse. Nuages flottants (1955) n 'est pas prêt de sortir de nos mémoires.
Quand on découvre un cinéaste et qu'on veut lui rendre hommage, le plus simple est de commencer par décrire l'effet que produit son cinéma. Soit Mikio Naruse (1905-1969). Soit un “effet-Naruse”. Pour le décrire, prendre la première métaphore qui, le film fini, flotte tel un nuage, dans le ciel embrumé du cerveau critique.
Pendant des années, devant nos télévisions, nous avons vu des films et des téléfilms américains et ils avaient un petit air bizarre. A certains moments, l'action trépignait, la musique enflait, un geste fatal était suspendu et puis il y avait comme un flottement dans le temps et un fondu dans l'image, à croire qu'il n'y avait plus assez d'énergie dans le poste. On sut très vite (ce n'était pas un secret) que ces moments “faibles” correspondaient aux implantations des spots publicitaires. Ces films, nous les voyions troués de l'intérieur, telles des olives dénoyautées. L'effet produit n'était pas sans charme car action, musique et geste interrompus revenaient - et semblaient même revenir de loin, d'un bégaiement du récit ou d'une absence du narrateur. Défaillance de l'image, répit, repos.
Le monde parfois nous manque. Tous les bons cinéastes (Japonais compris) le savent. Sinon, ils ne filmeraient pas. Chez Mizoguchi, les individus sont toujours en face de ce qui les brise. Chez Ozu, ils ne sont pas toujours à la hauteur de ce qui les fait tenir debout. Chez Naruse - dans le Naruse de Ukigumo (Nuages flottants, 1955), en tout cas - c'est le monde qui se dérobe, c'est sa teneur en “réel” qui baisse subrepticement. Les individus, eux, endurent. Ce sont eux les nuages et ils ne crèvent pas comme ça. La pluie à la fin de Nuages flottants, c'est la mort de l'héroïne. C'est la pluie qui alors bouleverse.
Une femme rend visite à l'homme qu'elle a aimé (mais c'était avant, sur le front indochinois, à Dalat et maintenant la guerre est finie, et perdue). Cet homme l'aime moins. Ils marchent dans la rue de la ville basse, cherchant leurs mots. “Attends-moi ici, je vais m'habüler”, dit l'homme qui était sorti en kimono. Fuit-il? Est-il étourdi? Non, il se donne du temps, celui de s'évanouir et de revenir, celui dont Naruse a besoin pour bâtir sa mise en scène. A cet homme (Kenkichi) et à cette femme (Yukiko) il arrive cent choses pénibles, amères, nulles. Le Japon, un an après Hiroshima, est gris, peuplé de GI's, de trafics petits, de prostitution facile, de patience sans objet. Naruse, l'un des spécialistes du shomin-geki (histoire ayant pour héros de petites gens) connaît si bien ce monde qu'il lui faut moins de temps qu'à n'importe qui pour le faire exister.
Mais l'essentiel n'est pas là. Kenkichi et Yukiko forment un couple inclassable, ils ne jouent pas à “l'empire des sens” mais à “l'empire des sentiments”. L'homme est normalement raté et égoïste; la femme est narusiennement forte et non-avare de cette force. Elle l'aime plus, mais pas mieux. Il l'aime moins, mais à la fin c'est lui qui pleure. Us ne se perdent jamais de vue, ils ne vivent pas ensemble, ils ne sont pas si stoïques que ça, ils se font des scènes. Un état dure en eux et ils durent dans un monde qui, régulièrement, les lâche.
A deux ou trois reprises dans le film, ils marchent côte à côte, ensemble vraiment. Je ne crois pas avoir vu un homme et une femme marcher ainsi dans un film. L'actrice, c'est Hideko Takamine qui joue dans un grand nombre de films de Naruse. L'acteur, c'est le grand Masayuki Mori, quelques années après avoir été l'inoubliable Genjuro, le potier des Contes de la lune vague, soudain vieilli, malheureux et toujours inoubliable.
“Depuis mon plus jeune âge, aurait déclaré Naruse, j'ai pensé que le monde dans lequel nous vivons nous trahit.” Le moins loquace des cinéastes japonais, le plus timide.
Ce n'est pas par hasard que nous ne le découvrons qu'aujourd'hui puisqu'au Japon déjà il attendit longtemps avant qu'on lui fasse confiance. Il fut respecté, il eut des succès, des inégalités. Comme ceux de sa génération, il fut à un tel point maniaque de son travail que l'on peut parler de lui comme d'un auteur. C'est-à-dire - Japon oblige - d'un artisan.
Da Libération, 27 janvier 1984

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