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Rassegna stampa di André Bazin

André Bazin ha lavorato come, è nato il 8 aprile 1918 ad Angers (Francia) ed è morto il 11 ottobre 1958 all'età di 40 anni a Bry-sur-Marne (Francia).

SERGE DANEY
Libération

C'était le “vieux” des Cahiers. Il bégayait, il aimait les bêtes, et il est mort à 40 ans. Il savait faire partager sa passion du cinéma. Il s'appelait André Bazin, critique français, et un Américain de l'Iowa a raconté sa vie.
Les mauvais cinéastes (c'est triste pour eux) n'ont pas d'idées. Les bons cinéastes (c'est leur limite) en ont plutôt trop. Les grands cinéastes (surtout les inventeurs) n'en ont qu'une. Fixe, elle leur permet de tenir la route et de la faire passer au milieu d'un paysage toujours nouveau et intéressant. La rançon est connue: une certaine solitude. Et les grands critiques? C'est la même chose, sauf qu'il n'y en a pas. Ils passent (leur chemin, de mode, derrière la caméra), ils cassent (la baraque, puis les pieds) et pour finir, ils lassent. Tous, sauf un. Entre 1943 et 1958 (année de sa mort: il n'avait que quarante ans), André Bazin fut celui-là. Il a été, avec Henri Langlois, l'autre grand cinéaste “bis” de son époque. Langlois avait une idée fixe: montrer que tout le cinéma valait d'être conservé. Bazin a eu la même idée, mais à l'envers: montrer que le cinéma conservait le réel et qu'avant de le signifier et de lui ressembler, il l'embaumait. Il n'a pas eu de métaphores assez belles ni assez macabres pour le dire: masque mortuaire, moule, momie, empreinte, fossile, miroir. Mais un miroir singulier “dont le tain retiendrait l'image”. André Bazin, c'est un peu “à la recherche du tain perdu”.
Quelque chose risquait de disparaître dans cette recherche de toute une vie: le chercheur même. Cité, étudié, traduit, réfuté, béatifié certes, mais de moins en moins replacé - comme on dit vulgairement - “dans son contexte”: André Bazin, l'homme. Avec le livre de Dudley Andrew, responsable du département cinéma à l'Université d'Iowa, c'est chose faite. Dûment préfacé (par Truffaut) et postface (par Tacchella), il s'agit d'une biographie intellectuelle de Bazin et d'une tentative (américaine, toute pénétrée de sérieux universitaire) de dresser un tableau plus que jamais utile: celui de la vie des idées (section: critique de cinéma) dans la France de l'après-guerre. A un moment où Bazin fut à la fois héritier et précurseur, figure de proue et passeur.

ANDRé BAZIN

Ce n'est pas que nous attachions naïvement plus de crédit qu'il ne faut à l'efficacité de la critique des films. L'opinion de quelques malheureux journalistes ne pèse pas encore bien lourd contre le prestige de Fernandel. Les exploitants de salles ne s'enquièrent que du chiffre des recettes antérieures et le public du nom des vedettes. La presse cinématographique n'est lue que par une minorité de spectateurs - surtout parisiens. Le marché de la pellicule reste encore soumis à des lois de psychologie sociale comparables à celles qui régissaient avant la guerre la vente du papier imprimé. On conviendra que ces lois ne sont pas uniquement esthétiques.
Est-ce à dire que la critique pourrait disparaître sans dommage? Nous la croyons au contraire indispensable au développement et à l'avenir du cinéma. Sans doute, parce qu'il ne s'adresse pas comme les autres arts à une élite mais à quelques millions de spectateurs passifs en quête de deux heures d'évasion, le cinéma ne saurait être pratiquement dirigé qu'à la production. Le libre jeu des forces sociologiques et des facteurs économiques à la consommation établit fatalement la moyenne des films à un certain étiage mental collectif dont il serait du reste intéressant de faire la description. Nous ne voulons pas par là mépriser un public dont nous ne nous séparons d'ailleurs pas, mais il relève de par sa masse d'une psychologie grégaire.
Le public préférera toujours, si l'on respecte certaines conditions psychologiques, un bon film à un mauvais; nous voulons dire simplement que l'on ne saurait modifier la qualité des films en éduquant préalablement le goût du public, mais que c'est au contraire la qualité de ces films qui peut l'éduquer. Tout ce que nous pouvons voir des servitudes sociales du cinéma prouve bien que, si les autres arts sont inconcevables sans libéralisme esthétique, le cinéma ne peut absolument pas se passer de régence. En effet, ses conditions de vie ne sont pas encore celles d'un art mais simplement d'une industrie d'images en régime capitaliste libéral. Notre objet n'étant pas d'étudier les modalités possibles d'un contrôle esthétique à la production, nous nous contenterons du film ; les dialoguistes et les scénaristes sont pour la plupart des écrivains venus au cinéma. Ils appartiennent aux mêmes milieux littéraires. Tel, comme A. Arnoux est à la fois scénariste et critique. Le thermomètre de recettes a son importance, mais l'opinion du café de Flore ne sera pourtant pas négligeable tant que la création cinématographique restera en partie confiée à des intellectuels.
Distinguons d'ailleurs tout de suite - nous y reviendrons tout à l'heure - entre la critique orale et la critique écrite. La première est du reste plus efficace que la seconde parce que plus compétente, plus abondante, et plus sincère ou plus rosse, mais l'une ne saurait vivre sans l'autre. La presse assure aux jugements que les milieux compétents ont porté sur un film un certain volant de notoriété. Il importe que les débats ne se déroulent pas à huis clos.
Si le public n'a trop souvent qu'une comédie du jugement, cela tient à l'incompétence où à la malhonnêteté du journaliste, mais ceci est une autre histoire.
L'influence directe de la critique sur la production cinématographique nous paraît donc certaine, encore que limitée. Tournons-nous à présent vers la salle pour nous demander dans quelle mesure les consommateurs eux aussi ont pu devenir plus difficiles sur la qualité. Nous exprimions tout à l'heure notre pessimisme quant à l'influence de la critique sur le public. Il est vrai que cette influence est encore faible et sans proportion avec son objet, mais nous constatons qu'elle augmente peu à peu. Certaines chroniques voient leur audience s'élargir et leur autorité s'affirmer. Peu à peu se crée une élite d'amateurs capables de juger ce qu'on leur donne. Je n'en veux pour exemple que le mouvement d'opinion autour des Visiteurs du soir. Le lecteur d'hebdomadaire ou de revue s'habitue à trouver sur le même plan typographique la chronique du théâtre et celle du cinéma, celle-ci tenue du reste par un romancier, un musicien ou un écrivain politique ou un auteur dramatique, voire un poète.

ANDRé BAZIN

Existe un problème de la critique comme telle par rapport à l'œuvre de création pure, mais il se pose essentiellement dans les mêmes termes pour tous les arts, et il serait bien présomptueux de prétendre ajouter quelque chose à ce que philosophes, esthéticiens ou artistes ont écrit sur le sujet. La seule façon utile d'aborder la question pour le cinéma est donc de la prendre concrètement au niveau de l'expérience et de la situation historique. Je vais simplement proposer une série de remarques ou de réflexions sur l'état et l'exercice de mon métier. J'ai la chance de le pratiquer depuis déjà une quinzaine d'années sous les formes les plus variées (car je considère par exemple le débat des ciné-clubs comme une variété de critique), et surtout dans toutes les couches de la presse, depuis le quotidien à grand tirage jusqu'à la revue spécialisée, en passant par l'hebdomadaire, spécialisé ou non.

I. De l'inefficacité de la critique
La première remarque issue de cette expérience et que je voudrais placer en exergue à toutes les réflexions qui vont suivre, c'est que la principale satisfaction que me donne ce métier réside dans sa quasi-inutilité. Faire de la critique cinématographique, c'est à peu près cracher dans l'eau du haut d'un pont. Je dis à peu près car, tout de même, il arrive, rarement, que l'on puisse sur un cas précis prouver le rôle déterminant ou du moins sensible de la critique: pour les cinémas d'art et d'essai peut-être (mais moins qu'on ne l'imagine). C'est aussi la critique qui a pu lancer une fois ou l'autre tel film resté dans une exclusivité trop discrète. Mais alors, il faut observer qu'elle n'a fait que suppléer à la publicité défaillante. Ce film était de toutes façons promis au succès, pourvu que fût amorcé le siphon de la critique orale issu de la première clientèle et qui est seul déterminant. Cela revient à dire que l'article critique, même «mauvais», n'est que l'équivalent d'un pavé publicitaire (gratuit) . Aussi bien, de plus en plus, la publicité use-t-elle de la critique, sans qu'on puisse dire pour autant que les emprunts et citations qu'elle en fait soient un hommage à son efficacité. D'abord, parce que ces citations habilement tronquées sont toujours favorables au film, même quand l'article était un éreintement, ensuite parce qu'elles démontrent, même a contrario, l'impuissance directe de la critique, qui ne devient efficace que relancée par le tremplin de la publicité.
En fait, et dans l'immense majorité des cas, la critique joue un petit rôle dans l'exclusivité d'un film (disons entre 5 et 15 %), mais pratiquement nul sur l'ensemble de la carrière commerciale. J'ajouterai même un correctif paradoxal en avançant que, toujours faible, cette marge d'efficacité est en raison inverse du tirage. Du moins pour les films dont l'exclusivité est légèrement influençable: une bonne critique du Monde est sûrement plus importante qu'une bonne critique de France-Soir, parce que le nombre absolu des lecteurs qui tiennent compte de ce que dit Jean de Baroncelli est plus grand que celui de ceux qui se préoccupent de l'opinion de Robert Chazal ou de France Roche. C'est une question de style de journal. Seule exception peut-être, le cas monstrueux du Figaro, dont le terrorisme en matière de spectacles parisiens s'explique sans doute par un phénomène de sociologie bourgeoise très particulier. Encore n'est-il pas comparable pour le théâtre et le cinéma.
C'est pourtant sans ironie que je me déclare satisfait de ce bilan d'impuissance. Je n'envie nullement en effet le sort de mes confrères dramatiques dont la plume en revanche est redoutable, décidant dans une proportion sans doute proche de 60 ou 80%, du sort d'un spectacle. Seul le théâtre de boulevard lui échappe, à peu près comme le cinéma. C'est évidemment que le succès d'une pièce dépend de quelques milliers ou dizaines de milliers de spectateurs qui se décident souvent d'après la lecture de leur critique favori. Avouerai-je que cette responsabilité m'épouvante? Non par peur des responsabilités, mais parce que je la juge disproportionnée et contestable. Je ne parviens pas à comprendre comment un Jean-Jacques Gauthier par exemple pourrait éviter de se suicider ou de rentrer à la Trappe. Non, ma réaction est simplement d'humilité. Je ne vois pas quelle autorité morale, ni surtout quelle grâce d'état intellectuelle donnerait au critique le monstrueux privilège de décider du sort des œuvres d'art qu'il n'aime pas. Disons que l'idéal serait de pouvoir aider efficacement celles qu'on aime et de n'avoir que peu d'influence sur le sort des autres; mais puisque les deux sont évidemment liés, je préfère encore cette quasi-impotence à une puissance forcément abusive.

JEAN NARBONI

Un jeune chercheur américain, qui voulait me parler de l'influence grandissante de la pensée d'André Bazin aux États-Unis, et se proposait de traduire son Charlie Chaplin, se présenta il y a quelques mois aux Cahiers. Il en avait à peine franchi le seuil qu'il me demanda de le conduire, sinon au «cabinet Bazin», du moins au bureau qu'à travers nos multiples changements d'adresse, nous n'avions certainement pas manqué d'entretenir pieusement. L'impossibilité où je fus de lui montrer pareil sanctuaire le plongea dans un état où la perplexité le disputait à la réprobation discrète.
Cet épisode n'est pas seulement émouvant, mais à la réflexion, drôle. On peut imaginer quel article brillant la perspective de devenir l'objet d'un culte aurait su inspirer à Bazin lui-même. Tous ceux qui l'ont connu s'accordent à dire qu'il n'était pas, du moins pour ce qui concerne ses propres écrits, un archiviste très rigoureux, et que ni la gestion de ses textes ni leur avenir éditorial ne l'obsédaient.
Le sens du mausolée ne semble pas avoir été son fort, peut-être parce qu'il en avait fait, à propos de la photographie et du cinéma, la théorie. La première phrase du premier chapitre du premier tome de Qu'est-ce que le cinéma? ouvre, rappelons-le, une réflexion sur l'embaumement comme fait fondamental de la genèse des arts plastiques et, de la définition du cinéma comme «momie du changement» à l'ironie sur l'édification de stars politiques éphémères comme, pourrait-on dire, «changement de momie» («Le Mythe de Staline dans le cinéma soviétique»), en passant par les réflexions sur «Carné et la désincarnation», Bazin a sans cesse manifesté sa préférence pour ce qui bougeait, se transformait, devenait.
Sa situation actuelle en France est ambiguë. Le succès de ses livres, aux États-Unis et ailleurs, n'autorise pas à lui appliquer l'adage selon lequel nul n'est prophète en son pays: Bazin est ici unanimement reconnu, admiré, respecté. Mais continue-t-il d'être vraiment lu et, même lu, continue-t-il à nous travailler? En rassemblant ces textes sur le cinéma français entre 1945 et 1958, nous voudrions d'abord faire apparaître un versant de son activité moins connu que celui de l'essayiste ou du théoricien: le journaliste d'hebdomadaire ou de quotidien, rapide, percutant et non moins profond. Nous voudrions aussi inciter les lecteurs actuels à puiser dans ces articles, de longueur et de portée très variables - et pour en user à la résolution de problèmes qu'ils rencontrent aujourd'hui -, un peu de la force, de l'humour et du discernement (cette épreuve de vérité du goût à laquelle le journaliste, moins encore que le théoricien, ne peut se dérober) dont rayonne chacune de leurs lignes.

EDOARDO BRUNO

Si può dire che le riflessioni di André Bazin (1918-1958) sul cinema in rapporto allo statuto della realtà rifondino radicalmente l'estetica cinematografica così come si era venuta configurando nel periodo anteguerra. Bazin introduce nell'approccio conoscitivo al cinema un atteggiamento ontologico che lo connette strettamente alla realtà, ma non come mera riproduzione o rappresentazione, bensì come continuità di un processo che, attraverso la possibilità di creare una realtà in divenire nel tempo (a partire dal dato reale che si "riprende'), arriva alle estreme conseguenze di una abolizione totale della distanza tradizionale tra la realtà e la sua rappresentazione. In Q'est ce que le cinéma? Ontologie et Langage Paris, ed. du Cerf (trad. it. Che cos'è il cinema?, Milano, Garzanti, 1973) Bazin scrive che il cinema "si aggiunge alla creazione naturale invece di sostituirne un'altra. Si fonda così una "ontologia" del cinema che diventa un'altra realtà" non sostitutiva o riprodotta, ma un'altra faccia del reale che quasi ne coglie l'anima compiendo così una sorta di "realismo totale" che coincide con un ideale "cinema totale". Da qui la nozione baziniana di "messa in scena"; 'di profondità di campo, di piano-sequenza, elementi di una "totalità" impura (nel senso del rifiuto di un cinema come forma staccata e specificamente fondata rispetto al reale) che costituiscono le figure dello "stile" che ogni autore adotta nel rapporto di continuità tra la macchina da presa e il flusso del reale. Insieme ricerca di uno statuto materialista del cinema e di una teoria "idealista" dell'immagine che si dispiega nella capacità fenomenologica non di rappresentare e riprodurre ma di liberare il senso nascosto, l'essenza del vero, a partire dal modo in cui ci si presenta davanti allo sguardo, dalla sua epifania, la passione critica di Bazin lo porta non tanto a una teoria sistematica quanto a una pratica della critica tutta calata nel suo tempo e proiettata verso il futuro. La sua attività di promotore del movimento dei cineclub francesi nel dopoguerra, la sua funzione di "padre" della "nouvelle vague"; attraverso la fondazione dei "Cahiers du Cinema" e la promozione della nuova generazione di critici e cineasti (da Truffaut a Godard, da Rivette a Robmer) lo rendono critico "totale" e nume tutelare di ogni possibile "nuovo cinema".

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