Serge Daney
II est de plus en plus délicat défaire tenir, à la frontière franco-suisse, des histoires de paumés calmes et de dérives impossibles.
Je regardais les paysages de No Man's Land et je n'étais pas dépaysé. J'avais pied. J'avais vu tout cela dans une vie antérieure scandée par les neuf autres films d'Alain Tanner depuis Charles mort ou vif (1969). Je savais même de quoi “tout cela” était fait: de postes frontières avec un côté suisse et un côté français, de vélos lents et de troquets nets, de vaches rêveuses et d'accents traînants, de routes vers la montagne et de chemins qui ne mènent nulle part. [...]
di Serge Daney, articolo completo (8329 caratteri spazi inclusi) su 30 août 1985