Claude Berri (Claude Berel Langmann) è un attore francese, regista, produttore, sceneggiatore, è nato il 1 luglio 1934 a Parigi (Francia) ed è morto il 12 gennaio 2009 all'età di 74 anni a Parigi (Francia).
Claude Berri, as a director, producer, screenwriter and actor was among the most influential figures in the French film industry over the past 40 years. He was 74 and was described by President Nicolas Sarkozy as “the great ambassador of French cinema” to the world.
Mr. Berri was, by and large, a filmmaker of mainstream sensibility who favored stories of either quirky charm — many drawn from his own life — or grand sweep. His best known films as a director include “The Two of Us” (1967), which tells a story much like that of his own childhood during the Nazi occupation of France, in which a Jewish boy is schooled in Catholicism and sent off to live with an anti-Semitic old man; and the twin 1986 films “Jean de Florette” and “Manon des Sources” (“Manon of the Springs”), together an extravagant adaptation of a classic French novel set in Provence by Marcel Pagnol, “L’Eau des Collines” (“Water of the Hills”).
But he was probably more influential as a producer, working with directors like Milos Forman (“Valmont”), Roman Polanski (“Tess”) and Philippe de Broca (“L’Africain”).
With his penchant for lush cinematography and scoring and audience-pleasing plot resolution, Mr. Berri was often credited with melding the wry, oblique sensibility of French New Age cinema with the more commercial outlook of Hollywood. Often described as impulsive, imperious and driven, he nonetheless worked successfully with star performers like Yves Montand, Catherine Denueve, Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart and Gérard Depardieu.
He did not get along with everyone, however. On the set of his 1997 film, “Lucie Aubrac,” based on the life of a heroine of the French resistance, he abruptly fired his lead actress, Juliette Binoche, for having too many opinions about how she should play the role.
“When a director is so possessive about his film it’s a nightmare,” Ms. Binoche said in an interview in The New York Times shortly after her dismissal. “You can’t work with someone like that.”
Mr. Berri’s early work as a director included several comedies in which he played himself or someone very much like him: a character, often named Claude, with a sentimental devotion to his parents and a goofy, Chaplin-esque weakness for women. Among these films were “Mazel Tov, ou Le Mariage,” (“Marry Me! Marry Me!”); “Le Sex Shop,” “Le Cinema de Papa,” and “Le Mâle du Siècle” (“Male of the Century”).
Mr. Berri was a contemporary and friend of François Truffaut, and his work was often compared, though not always favorably, to the Truffaut trilogy — “Les 400 Coups” (“The 400 Blows”); “Baisers Volés” (“Stolen Kisses”) and “Domicile Conjugal” (“Bed and Board”), which featured Truffaut’s alter ego, Antoine Doinel.
Among Mr. Berri’s grander projects were “Germinal,” an adaptation of Zola’s 19th-century novel about exploited French coal miners, and “Uranus,” a brooding film about French collaborators during the war that probes the nature of their guilt. Both starred Mr. Depardieu.
At his death Mr. Berri was directing his 20th film, “Trésor” (“Treasure”), a marital comedy. “Berri was laughing all the time on the set,” Alain Chabat, who was starring in the film, said in an interview on Monday. He last saw Mr. Berri on Thursday, he said. Mr. Chabat described the director as “brilliant and curious, a very funny guy with incredible intuition,” who was nonetheless sure of his own mind and a bit of a martinet.
“He was very precise, very demanding on a set,” and “very honest,” Mr. Chabat said. “Sometimes his honesty would go too far.”
Claude Berel Langmann — he changed his name as an adult for professional reasons, so it would sound more French — was born in Paris on July 1, 1934. His parents, Jewish immigrants from Eastern Europe, placed their son in the care of a non-Jewish family during the occupation. They worked as furriers, and after the war young Claude, who had been an indifferent student, started his work life alongside them until he began taking acting classes.
His first film, a short called “Le Poulet” (“The Chicken”), made with loans from friends, was about a boy who tries to save a pet from becoming dinner by sneaking an egg into its nest every morning. He was wholly inexperienced as a director, but his instincts were sure; it received notice at the Venice Biennale and eventually made it to the United States, winning a 1965 Academy Award — his only one — for best short film.
The investment his friends made in “The Chicken” turned into a company, Renn Productions, that made dozens of films. In the late 1980s Mr. Berri sold half the company — then worth about $50 million — to support a new hobby, collecting contemporary art. His collection eventually included works by Cy Twombly, Yves Klein and Robert Ryman and became one of the most important in France.
Da The New York Times, 13 gennaio 2009
A la fin des années 70, c'est surtout comme producteur qu'il va s'imposer et devenir le grand manitou régulièrement remercié par la grande famille du cinéma à longueur de cérémonie des Césars.
«Si j'avais réussi comme acteur, je me demande si j'aurais fait de la mise en scène. C'est parce que j'étais inoccupé que j'ai convaincu mon père et quelqu'un de ses amis fourreurs de mettre de l'argent dans une pièce de théâtre de François Billetdoux. D'une carrière d'acteur ratée est née ma volonté de faire de la mise en scène. Il fallait que je mange. C'est tout. Puis d'une carrière de metteur en scène plus ou moins ratée est venue mon envie de devenir producteur.»
Ainsi s'autodefinissait Claude Berri dans un entretien à Paris Match en novembre 2006. Il serait un peu excessif de résumer toute la vie riche, dense, compliquée de Berri à l'aune de cette citation. Elle contient tout le paradoxe d'un homme qui, venu d'un milieu modeste, s'est fait tout seul et qui ne pouvait s'empêcher de jeter sur son passé, voire sur son avenir, l'œil triste d'un homme ayant perdu bien des illusions.
Il est né Claude Langmann, le 1er juillet 1934, passage du Désir (Xe arrondissement de Paris) dans une famille d'artisan fourreur, d'un père communiste, qui échappe aux nazis en se cachant dans les environs de Lyon. Au lendemain de la guerre, le jeune homme, fasciné par le théâtre en général et le TNP de Jean Vilar en particulier, veut devenir acteur. Il apprend le métier cours Simon et à l'école de la rue Blanche. Il figure dans des troisièmes rôles au cinéma au début des années 50. Sa carrière ne démarre pas vraiment et il se tourne vers la réalisation d'un court-métrage en 1962, son premier film, le Poulet pour lequel il crée la société Renn Production, nom inspiré de l'actrice Katharina Renn avec qui il avait joué au théâtre dans Tchin-Tchin.
Au fil du temps, ses activités deviennent de plus en plus frénétiques, se démultiplient et gagnent en puissance. Il crée sa propre société de distribution, AMLF, et à la fin des années 70, c'est surtout comme producteur qu'il va s'imposer et devenir le grand manitou régulièrement remercié par la grande famille du cinéma à longueur de cérémonie des Césars. Il fait preuve d'un instinct commercial quasiment à toute épreuve même s'il risque sa chemise à plusieurs occasions, notamment pour des cinéastes étrangers (Valmont de Milos Forman ou Tess de Roman Polanski). Il alterne les grosses comédies populaires (Inspecteur La Bavure ou Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ) et des films plus ambitieux et risqués (L'homme blessé de Patrice Chéreau en 1983 ou Trois places pour le 26 de Jacques Demy en 1988 ou encore la Reine Margot de Chéreau à nouveau en 1994). Lui-même revient en force en 1983 avec Tchao Pantin qu'il réalise en ayant le pif de distribuer Coluche dans un rôle sinistre de pompiste dépressif. Nouveau carton et César du meilleur acteur pour Coluche.
En pointillé, comme une sorte de hobby qui ne l'a jamais quitté, il continue de faire l'acteur. Il est le micheton de l'Homme blessé, l'exhibitionniste fou du dernier film de Serge Gainsbourg Stan the flasher (1990), deux rôles où il se présente nu, défait. Il faut avouer qu'aucun nabab de cet acabit ne prendrait cette liberté d'afficher ainsi une sorte d'impudeur. Sur le tard en pleine dépression après la mort d'un de ses fils, Julien Rassam, il écrit une autobiographie, un Autoportrait où il vide son sac sans complaisance.
Dernier coup d'éclat et peut-être ultime démonstration de son intrigante schizophrénie, il produira conjointement Bienvenue chez les Cht'is (20 millions d'entrées en France) et la Graine et le mulet d'Abdelatif Kechiche (recouvert de tous les Césars en 2007).
Sa dernière compagne, l'écrivain Nathalie Rheims, décrivait Claude Berri (dans le Monde du 23 mars 2007): «C'est un mélange incroyable d'égoïsme et de don de lui total. Il peut être très dur et très tendre. C'est un homme relativement autiste, sauf quand il va bien, ce qui est rare. Il ne sait pas qu'il est Claude Berri.»
Da Le Monde, 12 gennaio 2009
Deux images perdurent. Celle d'un homme pressé qui affirmait s'être amusé toute sa vie plutôt qu'avoir travaillé, avoir été rongé par des envies auxquelles il résistait rarement. Et celle d'un homme irrémédiablement sinistre, comme hanté par des tourments secrets. Le second masque prit le dessus, ces dernières années, lorsque Claude Berri fut fracassé, miné par une dépression chronique depuis qu'au suicide de sa femme, Anne-Marie Rassam, en 1995, s'était ajouté l'accident de son fils Julien Rassam, qui mourut en 2002 après s'être retrouvé tétraplégique. Soixante quatorze ans, quarante-cinq ans de carrière : avec un mélange de crainte, d'admiration et d'affection, on l'avait surnommé "le parrain", "l'empereur", "le pilier", "le chef de famille" du cinéma français. Le cinéaste Claude Berri est mort lundi 12 janvier à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, des suites d'un accident vasculaire cérébral.
Né le 1er juillet 1934, il avait pris le nom de sa mère comme nom de scène, en y ajoutant un r, pensant que Berri était plus facile à retenir que Langmann. Il le regrettait. Claude Berri disait être resté fils toute sa vie. Fils d'un fourreur juif du Faubourg Poissonnière, acteur-né qui faisait rire tout le quartier ("Il disait qu'il allait mettre De Funès au chômage") et auquel il rendra hommage dans Le Cinéma de papa (1970), il voulut faire carrière au théâtre. En dépit d'un concours gagné, de débuts prometteurs, son profil peine à s'imposer. "Petits rôles, petits rôles. Comme disait mon père : il vaut mieux être balayeur dans les rues que comédien au chômage." Son père disait aussi : "Il faut que tu donnes les cartes !" Berri est devenu un "patron" : auteur, réalisateur, producteur, distributeur. Brasseur de millions.
GRAND COLLECTIONNEUR DE PEINTURES
Son ascension commence en 1963. Son court-métrage Le Poulet décroche un Oscar. Personne n'avait voulu le produire. Lorsqu'il gagne de l'argent, il réinvestit ses profits dans les films des autres : Chéreau, Annaud, Balasko, Zidi, Almodovar, Kechiche… "Produire est un moyen d'éviter de penser à soi-même. A un moment, j'en ai eu assez de me regarder le nombril. Je n'ai jamais voulu faire des affaires. J'ai partagé le magot." En y laissant des plumes : Tess, de Polanski, l'endetta jusqu'au cou.
La passion avec laquelle il s'acharne à aider Milos Forman est un bel exemple de sa ténacité. Cette année-là, il n'a pas un rond, mais sûr du talent du jeune cinéaste tchèque, il achète Au feu les pompiers et négocie sa sortie. Accompagnant Forman à Prague, Berri pense en son for intérieur : "Son prochain producteur ne sera pas Lelouch mais moi." Ne dédaignant pas de jouer ici et là (dans Stan le flasher de Serge Gainsbourg par exemple, peu soucieux de son image, jusqu'à la provocation), Claude Berri a fondé l'ARP (Association des auteurs, réalisateurs, producteurs) en 1988, instance majeure pour défendre les droits de ses camarades lors des négociations du GATT (accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), et sur la télévision à péage. Elu président de la Cinémathèque française en 2003, il devient celui qui peut obtenir des subsides du pouvoir et initier une mutation vers la modernité, ouvrir des expositions. Il était aussi un grand collectionneur de peintures et de photographies. Il date sa passion de 1954, lors d'une visite à l'exposition que consacrait le Musée de l'Orangerie à Van Gogh. Au début des années 1970, il acquiert sa première œuvre, une gouache de Magritte. Il s'intéresse ensuite à l'art déco, puis, confiait-il, a "une sorte d'hallucination" : "J'ai entendu des voix me dire qu'il fallait que je vende ma société de production pour acheter de la peinture…" Jean Dubuffet, d'abord, puis l'américain Robert Ryman, dont il possédait la plus importante collection au monde. Il disait collectionner "pour apprendre" et ajoutait : "La connaissance passe par la possession." En 1990, puis en 2008, il avait ouvert, d'abord rue de Lille et ensuite dans le Marais, des espaces où il organisait des expositions d'art contemporain.
Mais c'est comme cinéaste qu'il s'exprimait le plus ouvertement. "Je n'aime pas le cinéma confidentiel", écrivait-il dans ses mémoires. Il n'était pas hostile, par contre, au cinéma de confidences. C'est dans sa propre vie qu'il a puisé le matériel d'une grande partie de ses films. "On m'en a fait le reproche, insinuant que je n'avais pas d'autre source d'inspiration." François Truffaut l'en félicitait : "Claude Berri n'est pas un metteur en scène cinéphile, il ne se réfère pas aux films existants mais à la vie elle-même, il puise à la source, il a d'abord des histoires à raconter." Ainsi Le Vieil homme et l'enfant (1966), un sujet qu'il avait raconté à Godard "avec l'espoir de l'intéresser" : "Il m'a conseillé de l'écrire moi-même." Un gamin juif sous l'Occupation. Une évocation de son enfance, à la fin de la guerre, "où j'étais caché sous un faux nom chez de braves vieux, admirateurs du maréchal Pétain. Pour moi, ce n'était pas seulement un film sur l'antisémitisme, mais sur les préjugés, la bêtise". En 1968, Mazel Tov ou le mariage : Claude Berri y entame une série où il joue lui-même le personnage principal. "Quand j'ai écrit cette histoire de mariage, je n'étais pas encore marié. Ce n'était pas mon expérience que je racontais, mais plutôt mon appréhension d'être marié." Berri au service militaire : Le Pistonné (1969). Berri fasciné par la libération sexuelle des années 1970 : les clubs échangistes dans Sex shop (1972), jalousie et crise conjugale dans Le Mâle du siècle (1974). La Première fois (1976) : l'adolescent Claude Langmann victime de la misère sexuelle dans les années 1950.
"MA VIE NE ME FAISAIT PLUS RIRE"
Apparemment, la veine autobiographique s'arrête là. Claude Berri passe à la fiction pure, à l'adaptation de livres, semble abandonner les films personnels. "Ma vie ne me faisait plus rire, je ne pouvais plus la raconter. Tout ce que j'avais vécu dans mon enfance, dans ma jeunesse, même les moments les plus tristes, avec le recul je les trouvais drôles. J'arrivais à en rire et à faire rire. Mais le jour où ma vie a basculé, où la mère de mes enfants est tombée malade, je ne pouvais plus rigoler." Claude Berri transforme Coluche en prof soixante-huitard qui laisse le bordel s'installer dans sa classe (Le Maître d'école, 1981), puis en flic à rouflaquettes reconverti en pompiste alcoolique (Tchao Pantin, 1983). Il rend hommage à Marcel Pagnol : Jean de Florette et Manon des sources (1986), signe sa trilogie historique française : Uranus d'après Marcel Aymé (1990), Germinal d'après Emile Zola (1993), Lucie Aubrac (1996).
Mais il n'a pas totalement refoulé ses souvenirs : dans Je vous aime (1980), il fait revivre à Catherine Deneuve l'émoi de ses propres rencontres amoureuses, la souffrance de ses ruptures. "A travers son personnage, je cherchais à comprendre comment on peut faire sa vie en plusieurs fois, moi qui avais toujours cru que je la ferais en une." Plus qu'une comédie sur le Viagra, La Débandade (1999) est une autodérision sur la perte du désir. Adapté de Christian Oster, Une femme de ménage (2002), qui montre un homme prostré depuis le départ de sa femme, porte les traces de sa dépression. C'est à ce moment-là que Claude Berri rencontre Nathalie Rheims. L'un reste, l'autre part (2005) évoque cette période. Comment refaire sa vie. La culpabilité qui en découle.
Pour être complet, il faut citer A nos amours de Maurice Pialat, qui vécut un temps avec Arlette Langmann, la sœur de Claude. Pialat y incarne le père Langmann, Arlette est jouée par Sandrine Bonnaire, et Claude Berri par Dominique Besnehard. Les rapports de Pialat et de Berri (producteur de L'Enfance nue) étaient compliqués. D'où la réplique vacharde adressée au fils : "Moi je me disais, ce gars-là, il pourra devenir une sorte de Pagnol contemporain… Où il en est ?"
Berri avait un fantasme : écrire, devenir "le Paul Léautaud de la rue Lincoln". Il raconte sa vie dans Autoportrait, dont est extraite la majeure partie des propos de cet article (éditions Léo Scheer). Il est mort en plein tournage de Trésor, un film avec Alain Chabat et Mathilde Seignier évocateur du couple qu'il formait avec Nathalie Rheims, que celle-ci compte mener à bien.
Da Le Monde, 12 gennaio 2009